Tu demandes trop, seulement pour la personne qui n’est pas assez pour toi 

« Tu as trop besoin d’attention » 

« Tu veux trop sortir, trop bouger » 

« Tu veux trop passer de temps à 2 » 

« Tu veux trop avoir de discussions sérieuses »  

En somme :

« Tu en demandes trop, pourquoi ne peux-tu pas te contenter de ce que tu as déjà. » 

Ces phrases, je les ai entendues des centaines de fois. 

Dès que je pleurais lors d’une dispute, mes copains me disaient que j’en faisais trop. 

Dès que je leur exprimais le fait de vouloir faire plus de choses ensemble, ils me disaient que j’en demandais trop. 

Dès que je leur demandais de me rassurer car j’étais en pleine angoisse, ils me disaient que j’en faisais trop. 

C’était toujours trop, pour eux. 

Trop sensible. Trop de demandes. Trop de besoins. 

Et j’y ai cru. J’y ai cru parce que depuis petite, on nous répète que l’on est trop. 

Que l’on est trop timide, ou à l’inverse que l’on prend trop de place. 

Que l’on est trop sensible, ou à l’inverse trop dure.  

Que l’on est trop indépendante, ou l’inverse trop dans la dépendance affective. 

J’y ai cru parce que c’est facile, de se remettre en question.

De se dire qu’ils ont raison quand on ne sait pas que pour d’autres hommes, ce n’est pas trop mais juste leur norme. 

Je croyais mes demandes illégitimes. 

Je croyais être une princesse, et je ne voulais tellement pas l’être. 

Alors je me suis tu. J’ai tu mon besoin de discussions profondes, mon besoin d’être écoutée, mon besoin d’être rassurée, mon besoin de partir à l’aventure tous les week-end car c’est ce qui me rend vivante. 

Car dès que je les exprimais, je me prenais toujours cet argument en pleine face : tu en demandes trop. 

« On fait déjà des randonnées de temps en temps, pourquoi ça ne te suffit pas » 

« On parle déjà quand on va au restaurant, pourquoi tu veux encore parler quand on rentre du travail » 

« On a déjà des discussions simples et légères, pourquoi veux-tu tout compliquer avec des discussions profondes » 

Et à chaque fois je sentais comme un pique dans ma poitrine. Un signal. Une colère qui montait.

Un « Non, ce n’est pas trop, car c’est mon besoin à moi ».

Mais je m’inclinais.

Je me disais que j’en demandais trop, que j’avais déjà beaucoup et que je ne pouvais pas tout avoir.

Qu’il fallait faire des concessions, et que je me contenterai de quelques randonnées par ci par là.

Que je me rassurerai seule, et que je parlerai de psychologie et spiritualité avec mes amies et ma sœur.

Pourtant aujourd’hui je comprends.

Depuis que je vis seule je comprends que ces besoins n’ont pas à être négociés.

Ils n’ont pas à être catégorisés de trop simplement parce qu’ils sont différents de ceux des autres.

Ils sont, point. 

Je le comprends parce que ces besoins, j’arrive à les combler moi-même désormais. 

J’ai rencontré des gens avec qui avoir ces discussions profondes que j’attendais. 

Je suis partie moi-même en randonnée tous les week-ends, juste parce que je le voulais. 

J’ai pleuré quand je le voulais, j’ai vu ma thérapeute quand je le voulais, j’ai écrit des articles autant que je le voulais. Sans qu’on me dise que ce soit trop. Parce que j’ai compris que désormais, pour moi, ce serait ma nouvelle norme. 

Ça a été pareil lorsque j’ai commencé à rencontrer des garçons en début d’année.

J’avais toujours peur d’en demander trop. 

L’un d’eux n’était pas très texto, alors on parlait peu.

Je me mentais à moi-même : je disais que ça m’allait, que je ne voulais de toute façon moi-même pas beaucoup parler.

Mais au fond je souffrais.

Il m’a fallu plus de deux mois pour lui dire que ça ne me correspondait pas.

Il m’a fallu plus de deux mois pour oser lui dire que j’avais besoin de plus que ça.

De plus parler. De plus de connexion. De plus de profondeur.

Quand je lui ai écrit ce message, je vous assure, je tremblais.

Car j’étais terrifiée à l’idée d’en demander trop. De passer pour la fille chiante. De passer pour la fille qui ne se satisfait pas de ce qu’elle a

Non, ça ne me satisfaisait pas.

Et pourtant je m’accrochais, car je n’étais pas convaincue que ma demande soit légitime.

Je pensais devoir m’adapter, devoir moins parler.

En réalité j’avais juste peur de me retrouver seule, sans plus personne à qui parler. 

Ironiquement, seulement quelques heures après lui avoir envoyé ce message, j’ai rencontré un autre garçon avec qui j’ai parlé en continue pendant plusieurs semaines. 

Car j’avais haussé mes critères, j’avais accepté ce besoin de parler et je l’avais clamé, haut et fort.

Sans m’excuser. Sans me sentir chiante.

Juste, « ça ne me convient pas, point. » 

Et c’est un acte d’amour de soi, je crois. Ça permet de poser ses propres limites, ses propres bases.

Ça permet de dire aux gens comment nous traiter.

Et donc qui on permet de faire entrer dans notre vie. 

Ceux qui nous trouvent trop, ne sont juste pas assez pour nous (et ce n’est pas nous le problème, ni eux).

C’est juste nos besoins qui sont différents. Et aucun des deux n’a à les changer pour l’autre. 

C’est la même chose lorsque je dis que je recherche un homme qui s’intéresse à mes articles et à mon monde.

Combien de fois ai-je entendu « Tu en demandes trop. S’il te pose des questions c’est déjà bien ».

Mon ex ne voulait même pas en entendre parler alors je me disais qu’ils avaient raison, que c’était déjà bien.

Alors quand ce même garçon me posait des questions sur mes articles, je me réjouissais.

Je sentais pourtant que ce n’était pas assez, mais je me réjouissais.

Je voulais pourtant lui faire lire, en parler, débattre de ces sujets.

Mais je me disais que j’en demandais trop, qu’aucun homme ne s’intéresserait à ces sujets.

Jusqu’à ce que des collègues et des ami.es s’y intéressent et me montrent que si, c’était possible.

C’est à partir de là que j’ai rencontré des hommes qui s’y intéressaient vraiment. Celui que je vois actuellement les lit, me donne des suggestions de titres, me dit qu’il trouve ça génial ce que j’écris.

Alors quand mon ex me disait que j’en demandais trop et qu’il n’avait pas le temps de le lire, je comprends aujourd’hui que ça n’avait rien à voir avec mes demandes à moi.

Je ne demandais juste pas à la bonne personne.

Parce que des gens qui s’intéressent profondément à mon monde, qui veulent des discussions profondes et qui veulent partir chaque week end en bivouac, il y en a.

Il suffit juste de se dire qu’ils existent, et qu’ils nous sont accessibles.

C’est à partir de là seulement, que nous les voyons. Et donc que nous les rencontrons. 

C’est quand nous acceptons de demander ce que nous voulons.

Et quand nous arrêtons de baisser nos critères pour entrer dans un moule trop petit.

C’est comme essayer de faire rentrer un carré dans un rond. 

Ce n’est juste pas possible.

Vous n’êtes pas trop. 

Vous n’en demandez pas trop. 

Vous n’êtes pas trop sensible, trop exigeante, trop intense. 

Vous êtes juste vous-même et il est temps d’assumer vos demandes face au monde. C’est la seule façon pour que celles-ci soient comblées.

Et beaucoup d’hommes seront ravis de s’y plier, vous verrez.

Il est temps de trouver votre carré. 

À mardi prochain,

Je vous embrasse fort,

Florine

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