J’ai toujours cherché un homme musclé, “avec des gros bras” : le reflet d’un manque de sécurité intérieure
Depuis toute petite, j’ai toujours eu des critères physiques pour les garçons.
Ado, je voulais un garçon brun, à la peau bronzée.
Sans savoir vraiment pourquoi, mais c’était les critères que je m’étais fixé.
Depuis que je suis adulte, ils ont un peu évolué.
Je ne cherche plus une couleur de cheveux ou de peau spécifique, mais une carrure.
Je me voyais encore le dire, il y a quelques semaines :
“Je veux juste un homme barraqué, musclé, carré et plus grand que moi. Pour me perdre dans ses bras et me sentir en sécurité”.
Les hommes que j’avais eus jusqu’à maintenant étaient très différents physiquement mais remplissaient tous ce critère : être carré.
Jusqu’à il y a peu, je n’y avais pas vraiment pensé plus que ça.
Je me disais que c’était normal, que c’était seulement un critère physique comme un autre.
Un goût, que l’on ne choisit pas vraiment.
Pourquoi trouve-t-on parfois cet endroit joli et l’autre non ?
Je pensais que c’était la même chose : nos préférences sont subjectives, ça ne s’explique pas.
Mais comme d’habitude, la vie m’a fait faire face à mes propres conditionnements. Et à mes propres insécurités.
Je me suis mise sur les applications de rencontre, et j’ai rencontré un garçon.
Il y avait peu de photos de lui, mais le feeling était bon, très bon même.
On rigolait beaucoup, on parlait beaucoup, sans s’être jamais vus.
Je priais pour qu’il soit carré, pour qu’il remplisse cet unique critère que j’avais “demandé”.
Bien entendu, je vous le donne en mille, ça n’a pas été le cas.
Pour être honnête j’ai hésité à le voir, à lui donner une chance, malgré le fait que l’on s’entende si bien.
Je me suis demandée :
Est-ce que ça peut vraiment être rédhibitoire ?
Est-ce normal de donner tant d’importance au physique alors que le feeling est incroyable ?
J’avais l’impression de passer à côté de quelque chose, mais c’était si ancré en moi.
Alors je me suis interrogée.
J’ai réalisé que je voulais un homme carré, musclé, avec de gros bras dans lesquels me perdre, afin de me sentir en sécurité.
C’est vrai, c’est comme si je me sentais protégée, comme si je savais qu’il ne pourrait plus rien m’arriver.
Inconsciemment, bien sûr.
Mais une fois que j’ai compris ça, j’ai réalisé alors que ce n’était pas une question de critères ou de goûts, mais de manque de sécurité intérieure.
J’ai tellement peu de sécurité intérieure que je la recherche chez un homme.
Je veux un homme pour me sentir en sécurité, mais ce n’est pas tout : l’homme doit être carré, barraqué, musclé, pour accentuer ce sentiment de sécurité.
Une double sécurité, en somme.
Et je crois que c’est plutôt normal.
Depuis petite, nous avons été conditionnées à penser que nous avions besoin d’un homme pour être en sécurité.
En sécurité physique : l’homme doit être là s’il nous arrive quelque chose, si nous nous faisons agresser, pour nous protéger.
En sécurité financière : l’homme (moins aujourd’hui mais tout de même), doit être le pourvoyeur majeur de la famille. Même si nous sommes indépendantes, il reste un élément central sur lequel compter.
En sécurité émotionnelle : l’homme, dans l’idéal collectif, est celui qui apporte stabilité, cadre et calme à une femme. Il est celui qui sort la femme du célibat et qui en fait une bonne “femme à marier”.
L’homme, depuis des siècles, est un socle censé apporter la sécurité aux femmes, à sa famille. Et je ne crois pas que ce soit mal de penser ça, ni totalement faux.
Néanmoins, je vois à quel point mes blessures ont accentué ce besoin de sécurité, et l’ont poussé à l’extrême.
Car la sécurité n’a rien à voir avec des gros bras et un gros torse.
J’ai eu un copain pendant plusieurs années, très carré, très musclé, mais qui ne me faisait ressentir aucune sécurité intérieure.
J’avais peur à chacune de ses sorties qu’il me trompe.
Il me rabaissait, me faisait me sentir moins que rien.
Il était perdu, ne savait pas qui il était au fond.
À ses côtés, je stressais constamment.
C’était quelqu’un sur qui je ne pouvais pas compter, en réalité.
Loin de moi l’idée de le blâmer, on avait 20 ans.
Néanmoins je réalise aujourd’hui que la sécurité que je recherchais et que je croyais avoir trouvée dans ses bras, n’avait vraiment rien à voir avec ça.
Je crois que la sécurité que nous recherchons chez un homme, c’est de sentir que nous faisons face à quelqu’un de posé, de stable, de carré dans sa vie.
Qui sait qui il est, qui sait où il va, qui sait ce qu’il veut.
Qui sait ce qu’il mérite, ce qu’il recherche, et qui sait ce qu’il peut nous apporter.
Quelqu’un qui écoute nos besoins, nos demandes, qui tient compte de nos limites et qui ne les dépasse pas sous prétexte que l’on “abuse” ou que l’on en “demande trop”.
C’est ça, je crois, la vraie sécurité.
Celle que l’on ne nous apprend pas, celle que l’on ne prône pas.
Ce n’est pas un physique, ce n’est pas un compte en banque, c’est la paix intérieure que l’on ressent quand on avance aux côtés d’un tel homme.
Pour finir mon histoire, j’ai vu ce garçon.
Ça ne l’a pas fait avec lui, mais pas pour ces raisons.
Ça a été difficile, au début, de passer outre cet élément physique. Car je n’avais connu que ça.
Je ne connaissais que ça comme corps, depuis adolescente.
Mais ça a tellement ouvert mon esprit à plus grand.
Ça m’a ouvert à d’autres hommes, un en particulier, peut-être pas carré mais avec lequel le feeling est immense.
Il y a quelques mois seulement, si je ne m’étais pas déconstruite, si je n’avais pas réalisé que ce critère physique auquel je m’accrochais tant révélait en réalité mon propre manque de sécurité intérieure, je crois que je ne l’aurais même pas rencontré.
Et quelle perte ça aurait été.
Car à ses côtés je comprends aujourd’hui une toute autre dimension de la sécurité.
Pas celle que l’on nous vend.
Pas les gros bras que l’on voit dans les films ou à la télé.
Non.
La sécurité d’être comprise, d’être entendue, de savoir qu’on sera toujours soutenue.
La sécurité d’avancer avec quelqu’un qui sait où il va et qui sait qui il est.
Et ça, ça n’a pas de prix.
Alors si vous aussi, vous avez toujours recherché “des gros bras”, “un homme un vrai”, je vous invite vraiment à vous interroger sur les véritables raisons.
Qu’est-ce que vous cherchez à ressentir avec cette personne ?
Pourquoi ce critère physique ?
Qu’est-ce qu’il vous apporterait ?
Et ça n’a pas besoin d’être des gros bras. J’ai des amies qui, à l’inverse, veulent absolument un homme fin.
Sans remettre en cause vos goûts et vos choix, je pense que ça peut être simplement intéressant de se demander : “pourquoi ?”.
Vous pourriez être surprises du résultat et de ce qui se cache en-dessous, en réalité.
Dites-moi si cela vous parle, si cela résonne, je vous lis !
Je vous embrasse fort,
À mardi prochain,
Florine