Mon bilan de rentrée : 1 an  à Lausanne, 1 an de ma nouvelle vie 

Je sais que les gens ont l’habitude de faire des bilans en début d’année, au mois de janvier. 

Mais je ressentais l’élan d’en faire un en septembre.

Après cette longue pause que je me suis accordée cet été.

Pas une pause pour respirer, mais pour - au contraire, vivre. 

J’ai la sensation d’avoir accumulé les expériences cet été.

D’avoir vécu, d’avoir appris, d’avoir pleuré, d’avoir joui, d’avoir ris.

À outrance.

J’ai profité comme je ne me l’étais jamais autorisé. Avec ses hauts et ses bas.

J’ai profité de cette énergie propre à l’été : une énergie de tout est possible, pendant quelques mois.

J’ai la sensation d’avoir accumulé, et de maintenant pouvoir me retirer pour faire le bilan.

En retirer les leçons. Les enseignements.

Pouvoir prendre du recul. Pouvoir digérer. Pouvoir faire le tri. 

Je crois que c’est le premier été que je me l’autorise vraiment.

Je crois même que c’est la première fois de ma vie que je m’autorise à ce point le plaisir, le rire, la vie.

J’étais toujours en retenue. Comme un air de « n’en fait pas trop ».

Je croyais que je me brûlerais, au contraire j’en ressors pleine d’idées, d’élans et de créativité. 

Il y a un an jour pour jour, je commençais mon nouveau travail à Lausanne. Une nouvelle vie. Un nouveau chapitre

En octobre, à peine un mois après, je me séparais. 

Qu’est-ce que ça a entraîné ? 

J’ai déménagé. Dans une région que je ne connaissais pas. Dans laquelle j’avais atterri pour suivre mon ex petit-ami. 

Et je me suis construite. Petit à petit. 

J’ai trouvé mon appartement, mon cocon. 

J’ai rencontré des gens, dont certains sont devenus des amis. 

J’ai appris à être salariée, et à avoir une routine. 

Je suis devenue meilleure dans mon travail. 

J’ai repris la course. 

J’ai repris mes rêves. J’ai écrit, j’ai posté, j’ai continué mes rituels. 

J’ai randonnée seule. 

J’ai pris ma voiture et je suis partie dormir dehors. 

J’ai trouvé mon rythme. Mes habitudes. Mon équilibre. 

Des choses simples, qui font que j’ai construis ma vie, ici. 

Ma vie à moi, celle qui ne dépend de personne. Qui ne dépend pas des obligations d’un autre.

Qui ne dépend pas des compromis nécessaires à faire en couple. 

Juste ma vie à moi

Mais je ne la connaissais pas avant de la créer. 

Plus que tout, cette année, je me suis rencontrée. Profondément. Je me suis découverte

J’ai découvert ce que j’aimais faire de mes week end. 

J’ai découvert la façon dont j’aimais m’habiller quand aucun homme n’étais là pour critiquer. 

J’ai découvert quel style de vie je voulais : une vie calme, faite de sorties en nature avec mes amies. 

J’ai appris qui j’étais. 

J’ai appris que j’avais besoin de liberté, et que je n’étais pas prête à adopter un chat. 

J’ai appris que j’avais besoin de bouger, de faire des choses différentes chaque week-end. 

J’ai appris que j’avais besoin de rêver, d’avoir des moments seule pour ensuite être mieux à plusieurs. 

Des moments dans lesquels me ressourcer. 

Tout ça, je n’aurai jamais pu l’apprendre auprès d’un homme. 

Tout simplement parce que c’est impossible, de se découvrir auprès de quelqu’un d’autre.

Pas autant en profondeur. 

Et l’argent y a beaucoup contribué. 

Qu’est-ce que ça a été agréable cette année, de ne pas avoir à m’en soucier. 

D’avoir un salaire suisse qui tombait chaque mois sur mon compte. 

De pouvoir planifier mes vacances sans me soucier d’un budget limité. 

De pouvoir me nourrir de légumes frais. 

De pouvoir reprendre une thérapie. 

De pouvoir réserver un hôtel sur un coup de tête. 

De pouvoir faire du parapente. Réserver un stage de voile. Partir pour le week end sans me soucier du prix de l’essence. 

La liberté, c’est ce que m’a offert l’argent.

Mais surtout, la possibilité de me connaître. 

Grâce à lui, j’ai pu trouver mon style en achetant de nouveaux habits. 

Grâce à lui, j’ai vécu les expériences que je voulais vivre depuis des années. 

Je pensais qu’avec mon salaire, j’allais économiser, mettre de côté.

Alors je l’ai fait, mais j’ai aussi tellement profité.

Parce que ça n’avait juste aucun sens d’accumuler « pour accumuler ». Pour ne pas vivre à côté. 

Je me suis vue le faire au début.

Mettre tellement de côté que je devais me serrer la ceinture à la fin du mois.

Puis j’ai lâché, j’ai décidé de m’autoriser le plaisir. Dans tous les aspects de ma vie.

Et tout a tellement changé.

Cette année, j’ai vu ressurgir d’anciennes blessures que je pensais guéries depuis des années. 

J’ai mûri, j’ai grandi. 

Je me suis pris des murs. 

Surtout, cette année, mes démons ont refait surface. Ceux que j’avais enterré.

C’est drôle, comme ils ressortent quand on se retrouve face à soi même, seule le soir. 

J’ai rencontré des hommes qui ont fait miroir à toutes les parts de moi que je refusais de voir.

Celle de ne pas me sentir assez.

De ne pas oser poser mes limites.

De trop accepter.

De m’adapter.

De faire des compromis, encore et encore.

De laisser passer mes besoins au profit de l’autre, « pour ne pas déranger », « pour ne pas être la fille chiante ». 

Je les ai vus, ces mécanismes. Et je les vois encore, pour être honnête.

Mais maintenant je les vois.

Et je sais qu’un jour, ils se calmeront. Car j’aurai su leur apporter l’attention dont ils ont tant manqué. 

Cette année, je pensais rencontrer quelqu’un avec qui me poser et fonder quelque chose.

C’est l’inverse qu’il s’est passé : je me suis rencontrée moi-même, et c’est avec moi, que je me suis posée.

C’est avec moi, que je construis quelque chose.

C’est avec moi, que je crée des projets. 

Et je réalise seulement maintenant, avec du recul, que les expériences avec ces hommes n’étaient que des étapes vers mon futur avec quelqu’un d’autre.

Une fois que je serai prête.

Une fois que je me serai construite moi-même.

Une fois que je n’aurai plus besoin de l’autre pour remplir ce vide d’attention. 

Je réalise que ces expériences n’étaient pas une régression, mais des leçons. 

Des leçons pour comprendre, évoluer et couper les schémas que je ne veux pas embarquer dans ma vie future. 

Des souffrances telles que je n’ai pas eu d’autre choix que de demander de l’aide. Et retourner voir une thérapeute.

Et quel cadeau je me suis fait. 

Depuis un an, j’ai tellement évolué. 

J’ai appris à m’aimer, et j’apprends encore. 

J’ai appris qui j’étais, et j’apprends encore. 

Je regarde le chemin parcouru et je me sens reconnaissante d’avoir pu en partager une partie, à travers ces articles. 

Ce blog, c’est une partie de mon âme que j’y mets. Une partie de mes souffrances, de mes questionnements, de mes prises de conscience.

Et je réalise que ça me fait un bien fou de pouvoir enfin partager ça.

De pouvoir me sentir comprise. Entendue. Vue. Lue. Reconnue. 

Alors j’ai hâte de reprendre, cette année, et de continuer à poser des mots ce qui me traverse. À essayer, en tout cas. 

J’espère que j’arriverai à y mettre toujours autant de vulnérabilité et de sincérité.

J’espère que ça vous parlera autant que l’année passée. 

Je promets en tout cas d’y mettre toutes mes tripes, toute mon âme, toute ma voix. 

À mardi prochain,

Je vous embrasse fort,

Florine

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