“Au début d’une relation, ça doit être simple” : oui mais non
C’est quelque chose que j’ai dit, et que je dis même encore.
C’est quelque chose que je lis partout, que j’entends partout.
Sur certains aspects je suis d’accord, mais je crois que c’est à nuancer.
Auquel cas ça nous laisse croire que certaines relations ne sont pas bonnes pour nous car elles ne sont pas « simples », alors que c’est seulement - à mon sens, une erreur de compréhension.
Je suis intimement convaincue que ce qui est simple au début, c’est l’attraction
La sensation de nouveauté, les sentiments naissants, le désir intime à son apogée.
La découverte de l’autre est excitante.
Ce n’est pas pour rien, je crois, qu’au début d’une relation on est souvent collés à l’autre : car c’est nouveau, car c’est excitant.
Et c’est vrai que cette phase là est facile.
Car c’est après que la routine s’installe ;
Car c’est après que le désir, l’intérêt, les moments passés ensemble doivent être travaillés ;
Car c’est après qu’il faut faire des efforts pour garder le lien et le chérir.
Au début, l’amour est facile car il est nouveau. Mais c’est dans la longueur que ça devient difficile.
C’est dans les épreuves, les doutes, les remises en question, les baisses de sentiments, que ça se complexifie.
Alors oui sur ce point là, c’est facile. Mais on oublie tout un autre pan : la phase de découverte du monde de l’autre.
Ce n’est pas si facile, d’être confronté à un monde totalement différent. Une autre façon de penser. Un autre mode de vie.
Il faut comprendre comment l’autre fonctionne, comment l’autre vit ses émotions.
Est-ce-qu’il a besoin de temps seul, et combien.
Quelles activités aime-t-il faire.
Quelles sont ses passions, ses loisirs, et quelle place prennent-ils.
Quelles sont ses priorités dans la vie.
Quel est son niveau d’énergie. Est-il hyperactif, est-il lent.
Qu’aime-t-il faire quand il part en vacances : partir en randonnée, chiller sur la plage ou les 2.
Se met-il en colère souvent. Pleure-t-il ?
Comment gère-t-il mes propres crises de larmes ?
Comment réagit-il face à mes émotions et mes remises en question ?
Ça peut paraître anodin mais c’est quelque chose que l’on découvre forcément au début d’une relation.
Et qui nous fait nous questionner.
En tout cas moi, ça me fait me questionner.
Car c’est un univers différent, et que je me demande à chaque fois si nos univers sont compatibles ou non.
Il faut s’adapter, il faut faire preuve de compréhension, il faut être ouvert à une façon de vivre différente.
Et la côtoyer.
Car une relation c’est mon monde à moi, son monde à lui et notre monde à nous que nous créons.
C’est au début que l’on pose nos limites, nos non-négociables, nos bases.
C’est au début que l’on dit ce que l’on accepte ou non.
Qu’on dit ce que l’on tolère ou non.
Et ça vient frotter.
« Je n’accepte pas que tu me parles de cette façon »
« Je n’accepte pas que tu sortes si tard tous les week-ends. Ou en tout cas, ce n’est pas de cette vie-là que je veux ».
« Je n’accepte pas que tu côtoies encore autant cette ex »
« Je n’accepte pas que tu aies ce comportement avec les autres femmes »
Ce n’est pas être autoritaire, c’est poser les bases de ce que l’on souhaite faire rentrer ou non dans notre monde.
C’est poser nos limites et les exprimer clairement.
Pas pour contraindre l’autre à les respecter, mais pour lui faire part de ce que nous ne sommes pas prêts à accepter.
Libre après de décider si nous sommes faits pour rester ensemble, ou non.
Et les limites de chacun peuvent frotter l’une contre l’autre.
Elles peuvent entraîner des discussions, voire des conflits, pour que chacun y trouve son compte.
Trouver des solutions pour que les besoins de chacun soient respectés, sans que l’un se fasse écraser.
Alors non je ne crois pas que les débuts soient simples.
Tout roses.
Car c’est dans ces moments de frottement que l’on comprend si l’on veut rester ensemble, ou non.
C’est facile d’aimer la nouveauté. C’est facile de vivre dans l’excitation des débuts.
Mais si l’on veut que ça devienne sérieux, alors c’est bien plus dur de se confronter au monde de l’autre et de le traverser.
De l’accepter.
C’est à ces moments-là d’ailleurs, parfois, que la relation prend fin.
Car c’est « trop compliqué ».
Car « tu en demandes trop ».
Car « ce n’est pas de ce type de relation que je veux »
Car « on n’aime pas faire les mêmes choses »
Car « on est pas fait pour être ensemble » tout simplement.
Mais je crois profondément que c’est parce que les deux mondes n’ont pas réussi à trouver une entente.
Parce qu’un des deux n’était pas prêt à traverser cette étape de frottement, mais voulait seulement la facilité de l’excitation.
Oui il la faut.
Mais c’est un mythe de croire que c’est toujours facile.
Ou en tout cas, c’est à nuancer.
Je crois que c’est faux de dire que ce n’est pas le bon à la première dispute car “ça devrait être fluide”.
Je crois que c’est faux de dire que ce n’est pas le bon car vous aimez faire des choses différentes.
Je crois que c’est faux de dire que ce n’est pas le bon car il prend peur face à vos réactions.
Je crois que c’est utopique de croire que le monde de l’autre va s’imbriquer dans le notre de manière fluide.
Qu’il va être notre double parfait.
Parce qu’il n’existe pas de « moitié ».
Ça aussi, c’est un mythe auquel on nous fait croire.
Il n’y a personne qui va venir nous compléter, avec qui ce sera parfait.
Qui aimera exactement les mêmes choses que nous.
Qui pensera exactement comme nous.
Qui aura exactement les mêmes envies que nous.
Et ce n’est pas pour autant que ce n’est pas notre prince charmant.
Je serai curieuse de lire votre avis sur ce sujet,
À mardi prochain,
Je vous embrasse fort,
Florine