J’en ai marre des discours sur “l’amour apaisé” : je préfère les papillons à un amour plat
J’en ai marre de ces discours, ça y est.
Et Dieu sait que j’en ai fait partie. Que je les ai tenus.
Mais je n’en peux plus.
J’en suis arrivée à un trop plein.
J’ai supprimé tous ces comptes sur Instagram.
Je ne veux plus me polluer l’esprit avec ça.
Ça faisait plusieurs mois que je suivais, comme c’est sûrement votre cas aussi si ces sujets vous intéressent, des créatrices de contenu, des psychologues, des thérapeutes parlant des relations de couple.
Et toutes, affirmaient ça :
“Avoir une belle connexion avec quelqu’un ne suffit pas. Le plus important, c’est d’avoir un système nerveux apaisé à ses côtés.
Au contraire, si tu ressens des papillons quand tu l’embrasses, si tu es trop excitée à l’idée de le voir, si tu penses trop à lui, c’est que quelque chose ne va pas.
Tu devrais au contraire NE RIEN ressentir. C’est ça, le sentiment de paix.”
Mais en fait non.
En fait non, ce n’est tellement pas l’amour en lequel je veux croire.
Je refuse de croire en un amour lisse. En un amour plat.
Je ne dis pas que l’amour doit être toxique, mais veut-on vraiment mettre à la poubelle l’importance de la connexion ? Du feeling ? De la tension ? Des hauts et des bas ? Des montagnes russes parfois ?
Non, l’amour n’est pas supposé être un sentiment de paix permanent.
C’est faux.
Ça doit être un équilibre.
Entre un sentiment de paix et un sentiment de tension.
Je ne crois pas qu’un électrocardiogramme plat rende quiconque heureux.
Alors oui, c’est sécurisant.
Quand on sort d’une relation compliquée, c’est parfait.
C’est agréable. C’est stable.
On sait que l’autre ne partira pas.
On sait que c’est posé.
Pour se reconstruire, pour retrouver confiance, c’est idéal.
Mais je crois qu’on oublie quelque chose de fondamental : l’étincelle.
Cette petite chose qui ne s’explique pas.
Oui, ces papillons dans le ventre quand on embrasse une personne, et pas une autre.
Comment a-t-on pu rendre ça toxique ?
Comment peut-on croire au fait que ce soit mauvais signe ?
On cherche à éviter la souffrance à tout prix, je crois.
On cherche la sécurité, la stabilité.
Alors oui c’est sûr, c’est plus facile de l’avoir avec quelqu’un avec qui c’est calme.
Avec qui il n’y a pas d’éclats.
Pas d’amour débordant.
Pas de pleurs quand on le quitte.
Pas de ressenti de manque quand on se sépare pendant plusieurs jours.
Mais assez pour rester ensemble.
Ce n’est pas ça, moi, l’amour que je veux.
Je ne veux pas aimer petit pour souffrir petit, si jamais ça venait à se finir.
Si jamais ça venait à ébranler mon quotidien, mes émotions, ma vie.
Je veux aimer grand, quitte à ce que ça me challenge comme ce n’est pas permis.
Quitte à ce que ça me remue, que ça me fasse pleurer, quitte à ce que ça me démange.
Mais la vie c’est ça, des expériences intenses.
Et l’amour en fait partie.
Avoir un système nerveux apaisé, oui. Mais pas au détriment de l’amour, de la connexion, des sentiments.
Ce n’est pas le fait de s’engueuler qui dérégule un système nerveux.
Ce n’est pas le fait de pleurer qui dérégule un système nerveux.
C’est le fait de ne pas vivre une vie alignée à ce que l’on veut vraiment.
On peut se mentir à soi-même et rechercher la paix à tout prix.
Mais la paix ne vient jamais sans sa contrepartie : le chaos.
Qu’on le veuille ou non.
Qu’on le laisse entrer ou non.
D’une façon ou d’une autre, car ils ne sont que les deux faces d’une même pièce.
Une relation ne devrait pas être un choix réfléchi. Ou du moins, pas trop.
J’ai lu des centaines de fois que la personne avec qui on choisit de vivre est la décision la plus importante de notre vie, et qu’elle devrait être réfléchie.
Qu’elle devrait être basée sur des critères objectifs :
Il doit être mature émotionnellement, il doit être stable, il doit te faire te sentir bien, il doit te traiter à juste valeur tout le temps sans avoir droit à aucune erreur, il doit être généreux, il doit être ouvert….
Mais comment peut-on réduire un choix si important à ça ?
Bien sûr, que ça rentre en compte.
Mais quand on aime quelqu’un, je crois que tout ça à côté n’est rien.
Je crois que le plus important pour se mettre avec quelqu’un, c’est de l’aimer. Ça paraît bête, hein. Mais je crois qu’on l’a vraiment oublié.
On a oublié que c’est ça, le plus important.
Cette envie de revoir la personne.
Cette envie de partager des moments avec elle.
Cette envie de créer des projets à deux, de grandir ensemble.
Et oui, de se manquer.
D’être triste.
De se remettre en question.
De s’adapter.
De faire des compromis.
De poser ses limites, et d’accepter celles de l’autre.
On a oublié que l’amour c’est avant tout des sentiments.
Une flamme qui brûle à l’intérieur et qui réveille nos sens.
Ce n’est pas malsain, ce n’est pas toxique. C’est seulement une peur de souffrir.
C’est une peur de revivre une relation difficile, une relation toxique.
Ces comptes Instagram, je ne crois pas qu’ils partent d’une mauvaise intention.
Ça j’en suis certaine.
Je crois sincèrement que c’est une façon que ces femmes ont trouvé pour se protéger.
Se protéger des abus, des peines et des déceptions qu’elles ont subies.
Je l’ai fait, moi aussi.
Mais c’est une carapace.
Et on a le choix :
Soit de la garder, et de vivre une vie à demi-mesure.
Soit de l’enlever, et de prendre le risque de se brûler les ailes. Mais de vivre avec intensité.
Je vous embrasse fort,
À mardi prochain,
Florine