Je crois que j’ai été trop dure envers les hommes
Je crois que c’est un peu la suite, la continuité de l’article de la semaine dernière.
C’est une réflexion qui me suit depuis plusieurs semaines, et je crois qu’elle arrive enfin à maturité.
J’arrive enfin à poser des mots dessus.
À avoir une opinion claire et assumée dessus.
Les hommes n’ont plus le droit à l’erreur.
Voilà mon constat de base.
Et j’ai tellement véhiculé ces messages, moi aussi :
« S’il ne te respecte pas, pars ».
« S’il n’est pas prêt à s’engager avec toi, pars ».
« S’il ne te traite pas à ta juste valeur, pars ».
« S’il ne t’achète pas des fleurs chaque semaine, pars ».
« S’il ne t’apporte pas la forme d’amour dont tu as besoin, pars »
« S’il ne t’aime pas 100 % du temps, pars »
Alors oui.
Mais ces phrases manquent tellement de nuance.
Elles ne prennent pas en compte le fait que les hommes soient des humains, eux aussi.
Qu’ils aient leurs blessures.
Leurs traumas.
Leurs propres besoins.
Leurs propres rêves.
On attend d’eux qu’ils s’engagent immédiatement, qu’ils sachent exactement de quoi ils ont envie, qu’ils prennent le lead, qu’ils nous amènent au resto, qu’ils soient câlins mais pas trop…
On attend d’eux d’être le prince charmant, autrement c’est que ce n’est pas le bon.
Mais sommes-nous réellement des princesses charmantes ?
Ça peut être dur à entendre, mais personnellement, je ne crois pas en être une.
Je ne suis pas parfaite.
J’ai mes crises de jalousie.
J’ai mes moments de doute, dans lesquels je remets toute la relation en question.
J’ai des phases dans lesquelles j’ai moins de sentiments.
J’ai des sujets sur lesquels j’ai du mal à communiquer.
J’ai des difficultés à exprimer mon amour autrement que par le fait de faire des câlins (ce qui n’est pas la forme d’amour de tout le monde).
Et j’en passe.
Ce n’est pas une question de me blâmer ou de me jeter la pierre - je connais pourtant ma valeur, c’est seulement être consciente de mes axes d’évolution.
Et d’être capable de laisser l’autre, en retour, avoir les siens également.
Ne pas attendre qu’il soit parfait. Qu’il ne vienne jamais nous « trigger ». Qu’il soit parfaitement sain, parfaitement amoureux, parfaitement dans son masculin et son féminin à la fois, 100% du temps.
Non, les hommes aussi ont le droit de douter de la relation.
De devoir prendre l’air pour mieux revenir.
Non, les hommes aussi ont le droit d’être fatigués, de ne pas avoir envie de faire d’efforts, d’attendre que l’on prenne soin d’eux.
C’est un échange. Ils donnent, mais ils doivent aussi recevoir en retour.
Penser que les hommes doivent être parfaits avec nous, 100% du temps, comme s’ils étaient « à notre service », est une vision biaisée.
C’est une vision qui provient de nos blessures à nous toutes, que l’on porte.
Du fait de ces hommes qui nous ont blessées.
Qui nous ont rabaissées.
Qui nous ont manqué de respect.
Qui nous ont humiliées.
Alors on se protège.
On se dit « plus jamais ».
Mais c’est un leurre. Un si gros leurre.
On refuse catégoriquement d’eux tout ce que l’on refuse de voir chez nous.
Leurs imperfections font miroir avec les nôtres.
Leurs blessures nous insécurisent.
Mais celles que nous avons, les perturbent aussi.
Nous sommes devenues intransigeantes, et d’une certaine façon c’est bien je pense.
Car nous prenons conscience de notre valeur, de ce à quoi nous avons droit en tant que femmes.
Mais je crois profondément que nous devons revenir à plus de justesse, plus de nuance.
Les hommes ne sont pas là pour combler tous nos besoins, nos blessures et nos désirs.
Ils ne sont pas nos pansements.
Ils n’ont pas à être parfaits, juste à être eux-mêmes, avec une envie profonde d’évoluer, de grandir et de s’améliorer à nos côtés.
Pour moi c’est ça un homme, un vrai. Un homme qui connaît ses qualités, ses défauts et qui travaille pour les améliorer.
À force de chercher l’homme parfait, nous trouverons certes des hommes prêts à remplir ce rôle, mais ce ne seront pas les bons pour nous.
Parce qu’ils rempliront seulement une liste de critères, froide lisse et insipide.
Mais ce ne sera pas le feu de l’amour, pas le feu de la tension.
Je ne suis pas parfaite, et je ne veux pas d’un homme parfait.
Je veux seulement d’un homme qui fasse tout son possible pour être la meilleure personne à mes côtés.
S’il n’est pas prêt à s’engager, avant de le repousser, peut-être devrais-je essayer de comprendre ce qui le freine, ce qui le bloque. Essayer de trouver une solution. Et ensuite, prendre une décision en fonction.
S’il n’est pas disposé à me donner la forme d’amour dont j’ai besoin, peut-être devrions nous discuter de sa façon à lui de donner et de recevoir de l’amour.
Moi je sais que ce sont les câlins, mais peut-être avons nous des fonctionnements différents.
Nos mères et nos grands mères acceptaient des miettes. Je trouve ça bien, que nous décidions d’élever nos standards - ou en tout cas, que nous en ayons le choix.
Elles se sont battues pour, nous nous sommes battues pour, ne l’oublions pas.
Mais essayons, peut-être, de ne pas tomber dans l’autre extrême.
Ce n’est pas un discours anti-féministe, j’en suis profondément une, mais un discours pro-homme.
Et les deux ne sont pas indissociables.
Au contraire.
Je crois qu’on ne peut pas s’aimer pleinement en tant que femme sans aimer profondément les hommes en retour.
Parce que nous avons besoin d’eux, comme ils ont besoin de nous.
En 2025, c’est plus difficile que jamais d’être un prince charmant.
Je n’accepte pas des miettes, mais je n’attends plus la perfection pour autant.
J’attends surtout de l’humain, de l’écoute, de la communication.
Une envie d’évoluer, de s’améliorer, et une capacité à se remettre en question.
J’ai été beaucoup trop dure, sans nuance, aujourd’hui je le reconnais.
J’ai cru à ces discours pour ne plus être blessée.
Mais au final je l’ai été, en croyant au conte de fées.
Ce n’est peut-être plus celui qu’on nous servait il y a des années - le prince charmant, le coup de foudre. Pourtant, c’est toujours le même, juste sous une autre identité.
Je sais que c’est un sujet assez controversé.
Je sais aussi que mon opinion est assez tranchée, assez à contre-courant.
Je tiens vraiment à prôner cet amour pour les hommes, tout en ayant un discours intimement féministe - tout simplement car ce sont mes convictions profondes.
Quoi qu’il en soit, dites-moi ce que vous en avez pensé en commentaire ou en m’envoyant un petit message sur Instagram, je suis toujours très heureuse d’avoir votre avis sur le sujet !
Ça me fait toujours me questionner et évoluer sur ces sujets. Ces débats, c’est ce qui me nourrit, ce qui me stimule, et j’espère que ces quelques lignes pourront également résonner en vous.
Que j’ai raison ou tort je ne crois pas vraiment que ce soit le sujet. L’important est d’essayer d’apporter de la nuance et de la réflexion dans un monde qui en manque parfois tant.
L’important est de se reconnecter à sa vérité profonde pour vivre la vie la plus alignée et la plus pleine de sens. Pour nous. Pour nous uniquement.
Je vous embrasse fort,
À mardi prochain,
Florine