J’ai écrit une lettre à mes ex (et ça m’a fait un bien fou)
On m’avait dit de faire cet exercice. À plusieurs reprises.
Mais je le repoussais.
On m’avait dit que c’était libérateur.
Que ça permettait d’avancer.
Je me voyais répondre « c’est bon, c’est du passé, c’est derrière moi. Je n’ai rien à leur dire, je leur ai déjà tout pardonné ».
Et puis un jour je me suis assise avec moi-même et je l’ai fait.
Ce jour-là, j’ai ressenti le besoin de le faire car il ne restait plus que moi : plus de crush, plus de messages à attendre de quelqu’un, plus de projection.
Juste le silence et moi.
Ce jour-là un ami m’avait tiré les cartes et m’avait dit : « il faut que tu te libères de ce passé. Son poids sur toi est encore lourd, tu portes encore des blessures qui t’empêchent de créer une relation saine et stable avec quelqu’un ».
Alors j’ai senti l’appel et je l’ai fait. J’ai pris mon stylo et j’ai commencé à écrire. À chaque homme que j’ai eu.
Même ceux du collège.
Même ceux qui étaient anodins et que j’avais presque oubliés.
Je leur ai tous écrit, je les ai tous cités. Je leur ai tous rendu leur dignité.
J’ai commencé par leur dire que je leur pardonnais.
Je leur ai pardonné le fait de m’avoir humiliée, de m’avoir rabaissée, de m’avoir fait sentir ne pas être assez.
Je leur ai pardonné le fait d’avoir ouvert de profondes blessures en moi qui, je me rendais compte aujourd’hui, ne s’étaient jamais vraiment refermées.
Je leur ai pardonné le fait de s’être moqué de moi, de m’avoir utilisé, de m’avoir menti, de ne pas m’avoir traité à ma juste valeur.
Ça peut paraître anodin et pourtant, ça n’a pas été si facile à écrire. Ça n’a pas été si facile de lister ces prénoms et de les voir écrit. De leur dire « Je te pardonne ».
J’ai vu de la haine ressurgir. Que je pensais pourtant enfouie.
J’ai vu la colère envers les hommes que ces expériences avaient créées.
Je me suis rendue compte de leur impact sur ma vie présente, mais aussi sur ma vie passée.
J’ai vu à quel point je me suis renfermée, dans ma relation passée, du fait de ces douleurs et blessures. J’étais sur la défensive, j’essayais de me protéger.
Tout, sauf me faire prendre pour une « conne ».
Tout, sauf me faire rabaisser.
Tout, sauf me faire utiliser.
C’est dur de voir à quel point certaines blessures peuvent impacter négativement nos relations présentes. C’est dur de se dire que peut-être, sans, ça aurait pu être autrement.
C’est là que je me suis rendue compte de l’importance de cet exercice.
Plus qu’un exercice, ça a été un reel cheminement.
Parce que moi aussi, j’ai demandé pardon.
J’ai demandé pardon à certains de les avoir trompés. De leur avoir menti. De les avoir utilisés. D’avoir projeté mes attentes sur eux. De les avoir fait espérer.
J’ai tenté de reconnaître mes torts et de m’en libérer.
C’est vrai, je me suis vue faire porter le poids de mes attentes à certains hommes.
Je rêvais d’une relation passionnée, intense, évidente, et je leur ai fait porter.
J’avais mis tous mes espoirs sur eux. Je m’étais créé un film dans ma tête, même.
Je croyais que c’était mon âme qui parlait, mon cœur qui s’emballait, mais ce n’étaient en réalité que mes blessures qui parlaient. Que mon besoin vital de rencontrer quelqu’un qui s’exprimait.
Ce n’était ni un appel de l’âme, ni un appel du cœur. Juste une réponse à un traumatisme bien présent : trouver quelqu’un pour survivre.
C’est intéressant, de voir ce qu’il reste au fond quand il n’y a plus personne. Plus aucun crush. Plus aucune relation. Juste soi.
C’est intéressant de voir ce qu’il reste au fond quand on s’est débarrassés - du moins énergétiquement, de nos relations précédentes. Qu’on a fait table rase du passé, et qu’il n’y a pas d’attentes pour le futur. Juste soi, dans le présent. Rien d’autre.
Puis après leur avoir écrit cette lettre et l’avoir datée, j’ai fermé les yeux et je les ai tous imaginés devant moi.
Pas seulement mes relations sérieuses, mais aussi les hommes avec qui j’ai eu une aventure ou avec qui j’ai eu une relation quelconque. Même épistolaire seulement.
Je les ai tous vus en face de moi et, un à un, je me suis adressée à eux.
J’ai visualisé un lien, un fil me reliant à chacun. Et un à un, je les ai coupés.
J’ai coupé tous ces fils, et je les ai vus partir.
Ça peut paraître stupide et pourtant, c’est une méthode si puissante. Je l’avais apprise pendant mes études d’hypnose : c’est un protocole pour faire le deuil. Le deuil d’une personne décédée, mais aussi le deuil d’une relation.
Pour rompre le lien énergétique qui nous relie encore à quelqu’un. Même si on ne s’en rend pas compte.
J’ai coupé le lien avec les hommes avec qui je n’avais eu qu’une relation sans lendemain.
Car je suis intimement convaincue que dès qu’on a de l’intimité avec quelqu’un, une connexion se crée. Et que celle-ci continue de nous suivre tant qu’elle n’a pas été cassée. Tant qu’elle n’a pas été laissée.
Elle laisse une empreinte énergétique sur nous, un poids, un lien invisible.
Alors j’ai tout coupé.
Avec la lettre écrite à la main, dans la matière.
Avec les liens coupés en pensées, dans le subtil.
J’aime lier ces deux approches : l’approche matérielle, et l’approche plus invisible.
Car je suis intimement convaincue que, comme ce monde, nous sommes faits des deux. Et que les liens avec l’autre sont créés dans ces deux mondes à la fois.
On ne peut pas se libérer de l’un sans se libérer de l’autre.
Je vous invite tellement à faire ces deux exercices si le cœur vous en dit.
Si vous ressentez encore un lien, quel qu’il soit, avec un ou des hommes de votre passé.
Si vous avez la sensation de porter encore des blessures, des traumatismes de vos relations passées. Même si elles vous semblent loin, même si vous pensez être passé au-dessus.
Je vous assure, si vous vous voyez être sur la défensive, si vous vous voyez être réactivée dans certaines situations de votre vie, c’est que ces blessures sont encore à vif. Et qu’elles attendent d’être apaisées, sur un plan plus subtil.
Si vous ressentez cet appel, faites cet exercice et envoyez moi un message pour me raconter ce que vous avez ressenti. Ce qu’il s’est passé pour vous, ce dont vous avez été libérée. Il y aura un avant et un après c’est certain.
Je vous embrasse fort,
À mardi prochain,
Florine